[GRIF'Abrite] Les derniers jours avec mon chat…
Comme a dit en te voyant cet été un de nos vétérinaires : «En même temps, des vieux de 100 ans, y en n’a pas beaucoup des canons ! »
Je ne peux plus te brosser, tu perds tes poils par touffes. Je ne peux pas te laver, il fait si froid. Tu apprécies une mini toilette du museau et du bout des pattes. Comme faisait maman Myrtille. Mais je suis loin de posséder son art. Je te toilette avec une lotion Dermoscent pour chat, sans rinçage. C’est vrai, tu te salis beaucoup, et tu n’es pas beau. Mais au fond de tes yeux, moi, je revois la grâce du chaton, je revois la prestance de l’adulte, et je vois la dignité du battant jusqu’à ses derniers jours. Une nuit tu es venu te coller contre moi sous la couette. On a rejoué un instant la princesse et la grenouille. J’ai déposé un bisou sur ton crâne menu en prononçant la formule magique, mais tu ne t’es pas transformé...Tu te blottis aussi des fois contre ton frère cadet Tricky, engrangeant sa chaleur et celle du radiateur. A son exemple, tu esquisses l’acte de manger, et puis tu te remets à suivre mes pieds-promesses de pâtée.
Tu clames ta demande d’être nourri. Tu pars devant moi, la queue dressée du chat presque conquérant. Tu surveilles bien tes arrières, tu connais mes coups en traitre, parce que toutes les 5 minutes, je ne peux pas. Tu te jettes sur le tube de vitamines comme sur une tétine. Tu attrapes goulûment les tranches de pâtée que je te tends. Tu manges, et puis tu oublies que tu es en train de manger. A d’autres moments, tu tentes de sauter. Tu dérapes. Tu tombes. Et tu restes là à ne pas comprendre que l’altitude se dérobe à toi. Sans la révolte qu’y mettrait un humain. J’assiste désespérément à la disparition du chat en toi. Tu es en errance. Tu déambules. Parfois je fais ma journée d’un de tes petits succès : hier soir, tu as encore dévalé l’escalier à toute vitesse. Comme dans une envolée. Une envolée… Ah !... Déjà… Ma petite fille dit que les chats qu’on ne voit plus à la maison se sont tous transformés en licornes. S’il te plait Tristan, protège-moi, prends ton essor tout seul depuis ton fauteuil. Tu es devenu si léger. Envole-toi, ma petite licorne !
C’est vrai : « Des vieux de 100 ans, y en a pas beaucoup des canons ! ». Alors quand vous serez sur le point de craquer pour un chaton, ayez bien à l’esprit ce couplet si émouvant :
« Quand j'serai K.O.,
Descendu des plateaux d'phono,
Poussé en bas
Par des plus beaux, des plus forts que moi,
Est-ce que tu m'aimeras encore
Dans cette petite mort ? »
Sans toi Tristan, mon premier chat, ma vie sera plus facile, mais avec toi une part de ma vie partira…
=^..^=artine
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