Mama, la meilleure des mères, où que tu sois, je  demande à ta chère âme de m’aider à veiller sur ce petit. Je t’adresse cette prière, mon amie,

à chaque fois que je passe sous ton tilleul.

Tu vois, Momo mange de bon appétit.

Tu vois, il  manifeste du bien être.

Tu vois comme il se toilette bien comme il faut.

Il me parle comme tu le lui as appris, et se méfie, comme toi, de tout bipède m’accompagnant. J’assiste à son repas, ne souhaitant pas attirer d’autres félins sur ce site qui les rejette. Je lui conseille chaque jour la plus grande prudence.

Le piéger, à condition qu’il s’y laisse prendre - il a été à ton école - pour n’avoir à lui proposer qu’un enfermement de  plusieurs mois afin qu’il s’approprie, et un nouveau territoire, et un nouveau clan, me parait  trop compliqué pour le mental d’un petit chat. J’attendrai, même s’il m’en coûte, la mauvaise saison. Sans doute ne comprendra-t-il pas mieux, à notre manière humaine veux-je dire, mais au moins m’accorderai-je l’alibi des conditions météorologiques inconfortables pour lui offrir la sécurité en échange de la liberté.

Jusque là, l’angoisse est mon affaire. Je veille sur lui et fais savoir à bon entendeur qu'il serait très regrettable

et de bien mauvaise publicité qu'il lui arrive malheur…

Je suis triste. Où es tu, Mama? Tu nous manques, à lui et à moi.

=^..^=artine

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